Il y a un début à tout et je vais publier aujourd'hui mon premier article de blog, alors accroche-toi car à n'en pas douter, ça va être passionnant !
Pour être tout à fait honnête avec toi, je me demande bien qui va le lire ce blog (à part toi maman ?) mais on m'a fortement conseillé – et à plusieurs reprises – d'en intégrer un à mon site pour améliorer son référencement. Je suis loin d'être experte sur le sujet alors je suis les conseils qu'on me donne si généreusement, car j'ai envie que le monde puisse les découvrir, mes belles créations !
J'ai toujours aimé écrire (je ne sais pas combien de lettres j'ai pu produire dans ma vie, que cela soit pour mes amies, mes amours, mes correspondantes allemandes ou ma famille, mais il y en a eu beaucoup, c'est sûr)
Malgré ce goût si prononcé pour l'écriture depuis l’enfance, je n'ai pas choisi un métier qui m’amène à écrire souvent. J'ai pourtant caressé le désir de devenir scénariste dans ma jeunesse et n'ai toujours pas fait une croix sur mon roman en cours d'écriture depuis maintenant dix ans, mais il semblerait que pour l’instant dans ma vie, les images l’aient emporté sur les mots et je n'ai pas beaucoup d'occasions de m'exercer. Alors ce serait tout de même bête de passer à côté de cette excuse pour m'y mettre !
Pour ce premier article, je vais te parler un peu de mes illustrations, mais surtout de moi-même et de ma démarche, ou plutôt... de mon absence de démarche.
Car oui, je suis bien en peine d'expliquer ma démarche et surtout, de définir ma mission en tant qu'illustratrice et entrepreneuse. J'ai appris que pour fixer un cap à mon entreprise et rencontrer un succès retentissant et interplanétaire, il fallait que je commence par répondre à ces trois petites questions, dont la première est la plus fondamentale : "Why ? Where ? What ?" C’est-à-dire “Pourquoi je fais ce que je fais ?”, “Où ?” et “Qu’est-ce que je fais ?”.
Ce sont des questions que je dois me poser à moi-même et sur lesquelles j'aurais dû travailler depuis un moment déjà... J'ai bien essayé, mais je suis très mauvaise élève et je vais te faire une confidence ici et maintenant : je ne suis pas capable de répondre à la première.
Je ne sais pas pourquoi je fais ce que je fais. Je ne sais pas quelle est ma mission et si elle a un rapport avec mon besoin de (re)créer des images et de partager ma perception du monde et mes idées.
Je ne sais pas pourquoi ça donne un sens à ma vie de partager ces images et d'essayer de vivre de ce métier. D'ailleurs, je ne pourrais pas non plus expliquer pourquoi travailler pour une entreprise ne m'a jamais convenu et pourquoi à chacune de mes expériences professionnelles, je ne me sentais pas complètement à ma place.
Cette incapacité à rentrer dans le moule, certains la voient comme une force et l'admirent, d'autres la considèrent plutôt comme une faiblesse et un manque de flexibilité. Je ne sais pas comment tu la vois mais pour ma part, je peux simplement témoigner que c'est vrai, dans notre société, c'est une forme de handicap d'avoir du mal à recevoir des ordres de sa hiérarchie, surtout quand on a pas plus le goût d'en donner !
Mais ce que je sais aujourd'hui, c'est que mon activité et mon indépendance me rendent heureuse. Même si je suis loin d'être riche et célèbre, j'ai le sentiment de faire ce que je suis supposée faire et je me considère comme très chanceuse. Mais pour autant, peut-on parler de mission ?
Qui est Elfenn ?
Attention, c'est l'heure du CV romancé et je passe maintenant au mode "Me, myself & I"...
Je suis française et plus précisément bretonne (tu as peut-être remarqué q’un breton précise toujours qu'il est breton, c'est plus fort que lui car la France c'est un pays mais... la Bretagne aussi !)
Je suis née pendant une canicule le 2 juillet 1987, près de Lorient dans le Morbihan, ma mère a eu très chaud pendant mes premiers jours de vie à la maternité, mais tout s'est bien passé, je te rassure.
J'ai posé le pied sur le sol québécois le 21 novembre 2014 très exactement. Autant te dire qu'il s'est passé pas mal de choses pendant les 27 ans qui séparent ces deux dates, mais je vais me montrer charitable et t’épargner trop de détails, je n'en mentionnerai que quelques-uns, promis.
J'ai quitté Paris en suivant mon chum sans plan précis sur ce que j'allais faire de l'autre côté de l'Atlantique. Vivre à l'étranger avait toujours fait partie de mes projets et habiter un ou deux ans au Québec était très tentant, car Paris… disons que j’en avais vu assez !
Mon parcours professionnel post-études s'était révélé assez chaotique, mais j'avais fini par réussir à travailler comme graphiste et metteur en page en freelance et ça me plaisait. Malgré ça, l'idée de faire des illustrations et de les vendre commençait tout de même à me trotter dans la tête avant mon départ et j’avais fait quelques visuels, juste comme ça.
À mon arrivée, quand j'ai découvert l'artisanat et le faite icitte au fil de mes balades dans les rues de Montréal, quand j'ai vu comme les créations locales étaient valorisées au Québec comparé à la France, j'y ai vu une invitation à me lancer dans ce projet qui me titillait.
Seul "problème" : dans la vie, je suis lente. Je ne suis pas une fonceuse, je jauge, je fais des projets, je rêvasse, j'hésite (...) Conclusion : j'avance très très doucement. Mais en parallèle de mes petits jobs, j’y suis tout de même allée et complètement à l’aveuglette. Je n’ai pas fait la moindre formation pour démarrer mon entreprise (je ne dis pas du tout que c’était la meilleure chose à faire et il est incontestable que ça m’aurait beaucoup aidée, mais on dirait que j’avais vraiment besoin de faire les choses par moi-même, à mon rythme...)
C'est donc à l'automne 2015 seulement, que j'ai fini de réaliser mes trois premières cartes postales de Montréal et que j'ai commencé à les vendre dans mes deux premières boutiques : Articho et Artpop Montréal.
Ce qui m’a le plus marquée dans les rues de Montréal en dehors de ses maisons et ses escaliers, ce sont les fils électriques que je trouvais si intéressants graphiquement. J’ai donc fait plein de photos lors de mes balades et recréé ces décors qui me plaisaient en y ajoutant une touche de textures de de couleurs…
Ah là là, comme c'est émouvant de vendre ses produits pour la première fois à quelqu’un d’autre qu’un ami ou un membre de sa famille ! Tout à coup, le champ des possibles s’ouvre en grand !
Après ça, les idées ont continué à aller bon train et j'ai compris que j'allais fonctionner par collections car j'avais envie d'aller dans plein de directions différentes et serais trop frustrée de devoir me limiter à un seul style. Dans le même temps, lorsque j’ai une idée graphique, j’ai envie de m’y attarder et de l’explorer, d’où la naissance de collections d’illustrations si différentes les unes des autres.
Petit à petit, mon bureau s'est agrandi et a pris de plus en plus de place dans le salon, mais mon chum ne m'en a pas tenu rigueur. D'ailleurs, depuis mars 2020 – ce mois sinistre où nos vies ont basculé – c'est bien pratique d'avoir un bureau géant, car j'ai pu lui y faire une place pour qu’il travaille de la maison. Depuis, il est quotidiennement à mes côtés et la molette de sa souris est devenue mon ennemie jurée. Mais la cohabitation 24 heures sur 24 se passe très bien, je tiens à le souligner.
En été 2016, j'ai intégré l'Empreinte Coopérative comme membre et j'ai commencé à vendre mes cartes et mes affiches dans la boutique tout en m'impliquant dans la coopérative. Je pense que ça a été une étape cruciale pour m'ancrer au Québec et je suis vraiment contente de m'être jetée à l'eau, car avant ça, en bonne française vivant sur le Plateau, je ressentais une certaine frustration de ne pas me sentir intégrée, vivant dans un microcosme beaucoup trop franco-français !
Et puis 2017 est arrivé. Une année très spéciale lors de laquelle est née ma plus belle création à la veille de mes 30 ans (3 jours avant pour être plus précise) : Nell, notre fille. Bien entendu, elle a pris toute la place pendant un temps et il n’a pas été évident de trouver l’équilibre entre mon activité et mon nouveau rôle de maman mais j’ai fini par y parvenir… tranquillement pas vite disons.
C’est sans compter l’arrivée de son petit frère qui approche à grands pas et va provoquer un nouveau séisme dans notre vie ! Mais nous y reviendrons une autre fois…
Ai-je assez parlé de moi ? Je n’en suis pas si sûre, j’ai envie de me dévoiler encore un peu… Non je plaisante ! C’est bien suffisant je crois ! Je vais conclure en te parlant de mes illustrations et de mes projets.
Montréal m’a beaucoup inspirée et il m’a été difficile de passer à d’autres sujets mais depuis 2019, j’essaye de me diversifier et de développer des produits un peu différents qui ne s’adressent pas qu’aux Montréalais où à ceux qui viennent visiter cette ville que j’aime tant. Sans surprise, ça a pris un peu de temps, mais c’est comme ça qu’est née la collection de cartes de souhaits Cute&Cheesy, j’en parle d’ailleurs dans cette vidéo super bien faite par Yancy Chery où je présente mon travail.
De cette collection de petits animaux mignons et dégoulinants d’amour sont nés récemment quelques produits de papeterie et des étuis à crayons. Mais ces animaux n’ont pas terminé leurs aventures et je vais leur confier encore pas mal de missions, surtout destinées aux bouts de choux. Devenir maman m’a ramenée dans le monde des enfants et a déclenché en moi l’envie de développer des produits qui leur sont destinés. M’en tenir à la décoration de leurs chambres ne me tente pas du tout, j’ai des idées autrement plus excitantes alors penses-y : un jour pas si lointain je l’espère, j’aurai plein de beaux produits pour les enfants à proposer !!! Pendant ce temps, je vais continuer à observer Nell de près afin d’essayer de comprendre comment fonctionnent ces petites machines-là et de quelle manière je pourrais les aider au mieux dans leur développement grâce à mes créations.
Comme je l’ai écrit plus tôt, j’ai beaucoup de difficulté à me restreindre et voudrais travailler sur beaucoup trop de choses à la fois. Comme il n’y a pas assez d’heures dans une journée ni assez de jours dans une semaine, tout ne va pas voir le jour dès demain, mais je garde espoir de réussir à concrétiser un jour toutes les idées qui fourmillent dans ma tête. Il le faut ! Mais chaque chose en son temps…
Par exemple en 2019, avant de pondre Cute&Cheesy (je trouve que l’emploi de “pondre” est assez pertinent, car en soi, c’est arrivé un peu d’un seul coup) j’ai pataugé quelques mois sans parvenir à faire aboutir un autre projet que j’avais depuis longtemps : revisiter le monde du Tarot de Marseille.
J’ai grandi en observant ces cartes que ma mère a toujours tirées avec beaucoup de naturel et bien que je ne m’y sois pas vraiment initiée moi-même, ces illustrations m’ont toujours fascinée. Elles me donnent l’impression de receler de nombreux mystères que je rêve de percer et ça me donne vraiment le goût de les explorer. Mais lors de ma tentative d’exploration, je n’ai pas réussi à trouver la bonne piste et me suis perdue. J’ai donc fini par décider de mettre ce projet de côté et d'y revenir plus tard quand le bon moment sera venu.
Le féminin, la métaphysique, le monde intérieur, les astres… Ce sont des sujets auxquels je consacre beaucoup de pensées et qui apparaîtront sûrement un jour dans mon travail. Sous quelle forme ? Je ne le sais pas encore…
Je crois que je t’en ai assez dit pour aujourd’hui et que je vais maintenant te laisser retourner à tes occupations. Si tu as lu ce premier article jusqu’au bout, j’espère que c’était aussi intéressant que les milliards d’autres articles de blogues à ta disposition sur la toile et te remercie du fond du cœur d’avoir tenu le coup !
À bientôt,
Bisou,
Je suis heureuse de lire ce texte car j'ai pu découvrir des pensées de ma fille que je ne connaissais pas. Bravo à toi Elfenn pour cette façon insolite de te décrire et bravo pour tout ton travail de création. Ne doute pas surtout et poursuit ta route car consciemment ou pas c'est celle que tu as choisies et c'est forcément le bon chemin, le tien.